2020 : la mer Celtique sacrifiée, déception au regard des efforts fournis
Après deux jours de négociations longues et difficiles à Bruxelles sur la fixation des niveaux maximum de captures (TAC) et quotas pour 2020, Gérard Romiti, Président du Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CNPMEM) estime qu’au vu de l’investissement des pêcheurs pour préparer cette échéance « les résultats sont décevants et inquiétants pour l’avenir et la défense des intérêts futurs de la pêche européenne ».
En effet, les efforts des pêcheurs consentis ces dernières années ont conduit à ce que la grande majorité des TAC atteignent le rendement maximum durable (RMD) en 2020, objectif fixé par le règlement de base de la Politique Commune de la Pêche (PCP).
Le CNPMEM regrette, en dépit de la forte mobilisation de la profession ces derniers mois pour proposer des mesures concrètes de protection du cabillaud et du merlan en Mer Celtique, que les Etats membres n’aient pu trouver une issue dans le cadre des discussions régionales en application du plan de gestion adopté l’an dernier. « Il n’est pas compréhensible que l’on aboutisse à de telles situations de blocage et que le règlement TAC et quotas tranche brutalement sur de tels sujets. C’est pour moi un échec de la mise en œuvre de la régionalisation, pilier de la réforme, dont attendait beaucoup les pêcheurs, et peut être le reflet d’une France un peu isolée dans la négociation », souligne Gérard Romiti. Il retiendra néanmoins l’unité des pêcheurs français dans ce contexte difficile d’inflexibilité de la Commission européenne.
Si les lignes ont pu bouger favorablement, dans le respect des orientations scientifiques de l’exploitation durable des stocks, sur les autres bassins d’intérêts pour la France, notamment sur le bar du Nord et sur certains stocks tels que les raies en Manche Est et mer du Nord, le merlan et le lieu jaune du Golfe de Gascogne, ces résultats ne doivent pas masquer les difficultés auxquelles vont devoir faire face nos pêcheries en mer celtique dès le 1er juin.
Gérard Romiti, déplore que les efforts de sélectivité déjà entrepris par les professionnels de cette zone n’aient pas été pris en compte au détriment d’une solution dont l’efficacité en termes de protection des espèces affichées (notamment merlan) pose question. Il souhaite qu’une réunion d’urgence soit organisée avec les représentants de l’Etat de manière à analyser les raisons qui ont conduit à cette décision et à trouver rapidement les solutions qui permettront à ces pêcheurs de poursuivre leur activité de manière viable économiquement et durable d’un point de vue de la ressource.