Extraction des granulats marins
Des ressources importantes et des besoins croissants
Avec l’augmentation des besoins en matériaux de construction et la diminution de la disponibilité des ressources à terre, notamment pour des questions environnementales, l’industrie minière se tourne de plus en plus vers les granulats marins. Les gisements potentiellement exploitables sur les côtes métropolitaines sont importants et de qualité. Les granulats marins sont également utilisés à des fins agricoles (amendements calciques) et de gestion du trait de côte (rechargement de plage).
Les demandes de permis pour l’extraction de granulats marins dans la bande côtière se multiplient (en particulier en Manche et dans la partie nord du golfe de Gascogne). S’il apparaît intéressant d’exploiter cette ressource, il convient de ne pas reporter en mer les problèmes rencontrés à terre. Il est donc nécessaire de rationaliser l’utilisation des granulats marins, en réalisant un état des lieux précis des besoins par façade maritime, la priorité devant être donnée au recyclage et à la valorisation des granulats issus du dragage.
Des interactions avec les activités de la pêche professionnelle
Les secteurs les plus propices aux extractions marines se situent essentiellement dans la bande côtière, zone la plus convoitée par de nombreux usages, notamment par la pêche professionnelle. Dans les zones d’extraction, les activités de pêche peuvent être entravées de manière temporaire (passage de la drague), voire définitive, en cas de modification des fonds les rendant impropre à la pratique des arts de pêche traînants.
Par ailleurs, en entraînant des modifications, voire des dégradations du milieu marin, les extractions de granulats marins peuvent également avoir des répercussions sur les populations halieutiques, a fortiori dans certaines zones-clé pour ces espèces (ex : zones de frayères, nourriceries, etc.).
La nécessité d’associer les pêcheurs aux modalités d’extraction et au suivi des effets
Sans être opposés aux activités d’extraction, le CNPMEM et les CRPMEM posent toutefois un certain nombre de conditions. La première est leur association au choix des zones et modalités des projets d’extraction de granulats marins (périodes d’intervention de la drague, type de drague et technique d’exploitation : intensive ou extensive…), afin de garantir au maximum le maintien des intérêts des pêcheurs concernés. Ils souhaitent également être étroitement associés au suivi des effets sur les activités de pêche et les populations halieutiques dans les zones d’extraction de granulats.
Une implication à tous les niveaux pour promouvoir les intérêts des pêcheurs
Au niveau local, les comités régionaux et départementaux des pêches concernés assurent le suivi des projets d’extraction, afin que les intérêts des pêcheurs professionnels puissent être préservés au maximum.
Le comité national quant à lui, assure une veille réglementaire et entretien un dialogue continu avec les pouvoirs publics et les représentants des extracteurs de granulats, pour que les intérêts de la pêche professionnelle soient bien pris en compte dans les politiques de développement.
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