La construction de navires neufs pouvant aller vers le large constitue une priorité pour les pêcheries des DOM : en effet, elle permettra de diminuer l’effort de pêche dans la bande côtière, tout en respectant le développement durable des activités.
La situation pourrait paraître paradoxale : alors que la France se place en 2ème position mondiale en terme de domaine maritime, derrière les Etats-Unis, avec 10,2 millions de km² de zone économique exclusive (ZEE) – dont 97 % outre-mer – et que les limites du plateau continental français se sont récemment étendues (au large de la Martinique et de la Guadeloupe, de la Guyane française, de la Nouvelle-Calédonie et des îles Kerguelen), les zones de pêche ultra-marine ont tendance à voir leur aire diminuer.
En effet, des phénomènes tels que les pollutions (chlordécone aux Antilles) et l’arrivée d’espèces invasives (algues sargasse et poisson-lion dans le bassin Caraïbes, requins à la Réunion), ainsi que la préoccupation de ne pas développer un effort de pêche trop important dans la bande côtière, afin d’en préserver le potentiel de ressources halieutiques, contribue à diminuer les zones de pêche et/ou à les éloigner du littoral.
Pour contrer ces phénomènes, les pêcheurs des DOM sont prêts à s’adapter. Encore faudrait-il qu’ils en aient les moyens, via des navires adaptés.
Car la majorité des navires des DOM sont vétustes et rudimentaires. Ne disposant pas des ressources financières ou de trésorerie nécessaires, les entreprises de pêche ont des difficultés à s’engager sur la voie de l’innovation. Le plus souvent de petite taille (moins de 12 mètres), ces navires ne peuvent pas s’éloigner des côtes sans porter atteinte à la sécurité des marins.
En conséquence, soutenir le renouvellement des navires dans les RUP (région ultrapériphérique) est une composante essentielle de l’avenir de la pêche dans ces territoires.
Photo : barques de pêche aux Saintes. Crédit photo : CRPMEM Guadeloupe