La Commission « Crustacés du CNPMEM » s’est réunie le 6 octobre 2021, en présence de l’Ifremer et de la DPMA, en format mixte visioconférence/présentiel.
- Point sur l’état des stock de gros crustacés :
La réunion a commencé par un point sur l’état des stocks de gros crustacés, par l’Ifremer : les dynamiques des stocks de homard et d’araignée sont positives, la langouste rouge est en augmentation. En revanche, la dynamique du stock de tourteau est de plus en plus critique, avec des rendements en baisse observés dans toutes les façades françaises et même outre-Manche. Dans la mesure où l’effort de pêche est stable depuis des années, l’Ifremer estime que cette diminution pourrait être notamment liée à des problèmes de recrutement (quantité de jeunes tourteaux arrivant dans la fraction commerciale du stock). La piste d’un parasite présent chez les juvéniles est envisagée et l’Ifremer travaille actuellement à le caractériser en partenariat avec le Cefas (homologue irlandais).
Du fait de la forte dépendance des flottilles (certains navires en dépendent pour 90% de leur chiffre d’affaires), les professionnels vont devoir se préparer à réadapter leur stratégie de pêche, bien que pour le moment l’Ifremer indique que l’évaluation du stock ne sera possible que d’ici le printemps lors de la publication des résultats. Des solutions pourraient être envisagée comme la diversification ou l’augmentation du nombre de casiers par bateaux de façon temporaire, cependant la problématique du partage de l’espace en Manche dans le contexte du Brexit est également un frein à une réadaptation selon les professionnels.
- Conséquences du Brexit :
Les conséquences du Brexit pour les pêcheries de crustacés dans les eaux du Royaume-Uni ont également été l’objet de discussions lors de la Commission. La mise en place d’un plafond de capture par espèces a été abandonné par le Royaume-Uni, et l’UE a conclu en juin 2021 un accord pour fixer des plafonds de captures globaux, qui sera officiellement mis en place en 2022.
- Suivi du baguage des langoustes rouges :
Depuis avril 2021 a été étendu au niveau national l’obligation de baguage des langoustes rouges. La Commission « Crustacés » du 6 octobre a permis d’établir un bilan qualitatif de la mise en place et du suivi de cette mesure. De très nombreuses bagues ont été achetées, et certains CRPMEM ont indiqué que des navires avaient focalisé leur effort de pêche sur la langouste au vu de l’abondance de cette espèce sur nos côtes. Les CRPMEM n’ont pas tous des facilités à faire adopter la mesure et les services de contrôles ont été notifiés lors de cette Commission afin de mieux veiller à l’application de la règlementation, indispensable pour la bonne mise en œuvre et la pérennisation de cette mesure.
- Points d’informations projets, travaux, programmes :
Les points d’informations sur les différents projets (RECCRU, MECANOR2, évaluation du stock de homard) mais aussi sur le FG Brown Crab inter CC ont permis à la profession d’avoir plus d’éléments sur la biologie des espèces pêchées mais également sur l’état actuel des flottilles et des recommandations faites au niveau européen, permettant d’avoir une vision plus globale des pêcheries.
- Révision de la délibération-cadre – la pêche en plongée :
Le point d’avancement suite à la révision de la délibération-cadre relative à l’exercice de la pêche en plongée des crustacés sera fait prochainement, puisque les données n’avaient pas encore été saisies à la date de la commission.
- Présence record de poulpes observés :
Dans certains quartiers maritimes, les débarquements de poulpes ont été multipliés par au moins 10 cette année (exemple à Brest: en 2021 près de 500 t ont été débarquées), provoquant de vives inquiétudes de la profession, et notamment des caseyeurs qui observent des carcasses de crustacés dans les casiers car ceux-ci sont plus vulnérables. La forte prolifération des poulpes cette année n’est pas encore expliquée, mais aura probablement des conséquences sur le fonctionnement des écosystèmes. Ainsi l’impact sur le recrutement des gros crustacés n’est pas encore connu et l’Ifremer reste vigilant à ce sujet et donnera plus d’éléments lors de la prochaine Commission.