Le CNPMEM a participé au 4ème colloque national des aires marines protégées qui s’est tenu pendant trois jours à Biarritz.
Le mot d’ordre était « ensemble » et c’est nombreux que les pêcheurs et leurs représentants ont assisté à ce colloque car c’est bien avec eux que la gestion de la mer doit être faite au sein des AMP. L’annonce du Président de la République, malheureusement préalable aux débats, de 10 % des eaux en « pleine naturalité » ne doit pas amener à l’exclusion des pêcheurs de ces zones.
Ainsi, loin d’être opposés, mais en tant que premiers usagers et souvent seuls observateurs en mer, ils entendent participer de manière constructive à la dynamique en cours. Constructive comme l’a été leur participation pendant ces trois jours, malgré des propositions parfois démagogiques d’autres participants.
En conséquence, le thème de la gouvernance reste un enjeu majeur, à tous les échelons territoriaux et notamment dans la perspective de l’installation de l’Office français de la biodiversité. Il est en effet paradoxal que la mer soit le sujet d’attention mais que la gouvernance de ce futur établissement garde un ancrage profondément terrien. Tout aussi paradoxal que la terre soit à l’origine des pollutions que la mer subit alors qu’a été notée l’absence des agences de l’eau.
Le lien terre-mer a été aussi au cœur des débats du colloque, afin que les efforts des acteurs maritimes ne soient pas effacés par les dégradations en provenance de la terre, sur laquelle les AMP n’ont qu’un pouvoir d’action très limité. Cette question a été particulièrement prégnante dans le cas des outres mers, mis à l’honneur de ces journées, au vu de la richesse qu’ils apportent à la France.
Il parait enfin essentiel que la réponse à l’ambition collective émise lors de ces trois jours soit un accroissement des moyens humains et financiers, auquel cas elle n’entrainera qu’une nouvelle désillusion face aux attentes qu’elle suscite.
« « Ensemble » : le fil directeur de ce colloque a particulièrement parlé aux pêcheurs. La stratégie ne sera une réussite que si nous arrivons à développer la confiance entre les gestionnaires d’AMP et les professionnels de la mer, véritables sentinelles du milieu marin et des changements qu’il subit » souligne Gérard ROMITI, Président du CNPMEM.
Dans cet objectif, la profession restera fortement mobilisée à chaque étape à venir de rédaction de la stratégie, d’ici au printemps 2020, afin que les pêcheurs gardent toute leur place sur les mers françaises de métropole et des outres mers.
Paris, le 25 octobre 2019
Contact :
Hubert Carré : 06 80 60 37 62