Implication de pêcheurs en faveurs de la protection de l’environnement
Les professionnels de la pêche sont les premiers à s’être impliqués dans la gestion du milieu marin, la pérennité de leurs activités dépendant avant tout de la qualité de ce milieu. Les actions qu’ils mènent depuis plusieurs décennies pour une gestion équilibrée et responsable des ressources marines sont nombreuses : encadrement de l’activité par délibérations des comités des pêches (licences de pêche contingentées, périodes de fermeture, mesures techniques…) et les réglementations prud’homales, mise en place de cantonnements de pêche, …
La profession est consciente de la nécessité de poursuivre ses efforts et est engagée depuis de nombreuses années afin de rendre la pêche plus durable et plus respectueuse des écosystèmes marins. Celà se traduit par la participation à différents projets en faveur de la préservation du milieu marin et de la sauvegarde d’espèces protégées, portés par le CNPMEM :
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Pour une meilleure sélectivité des engins de pêche : Selecfish, Seleccab, etc.
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Pour une diminution des captures accidentelles de mammifères marins : Procet, Filmancet, ObsenPêche, LICADO, PIFIL.
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Pour une réduction de l’impact de l’activité sur les espèces et les milieux : Jumper, Plan national d’actions en faveur de l’esturgeon
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Pour une meilleure connaissance des espèces : sur les raies, sur le bar (collecte des connaissances empiriques des pêcheurs professionnels sur les zones fonctionnelles halieutiques, Bargip), etc.
De nombreux autres projets, portés par les instituts scientifiques, les CRPMEM, et d’autres organisations, voient l’engagement de professionnels de la pêche.
Par ailleurs, la Loi de Modernisation de l’Agriculture et de la Pêche de 2010 a reconnu les compétences environnementales des comités des pêches. Elle précise que ces organismes, assurant des missions de service public, participent « à la mise en œuvre des politiques publiques de protection et de mise en valeur de l’environnement, afin notamment de favoriser une gestion durable de la pêche maritime et des élevages marins ».
La Directive Oiseaux (2009/147 du 30 novembre 2009) relative à la conservation des oiseaux sauvages, constitue un prolongement de la Convention de Paris du 18 octobre 1950 dédiée à la protection des oiseaux sauvages pendant leur reproduction et leur migration.
La Directive Habitats-Faune-Flore (92/43/CE du 21 mai 1992) concerne la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvage. Ces deux directives ont impulsé la constitution du réseau Natura 2000. Applicables au milieu marin, elles ont conduit la France à désigner en 2008 plus de 100 sites Natura 2000, sur l’ensemble des façades métropolitaines. |
C’est ainsi que dès le début de la mise en place du réseau Natura 2000 en mer, les pêcheurs professionnels français se sont fortement impliqués dans la démarche. Participant activement à l’ensemble des comités de pilotage installés, le comité national et la majorité des comités régionaux des pêches maritimes et des élevages marins se sont même engagés pour la concrétisation de la gestion de ces sites, en devenant opérateurs « principal » ou « associé » sur de nombreux sites des trois façades maritimes. Etre opérateur est l’occasion pour les organisations professionnelles de s’impliquer pleinement dans ce réseau d’aires marines protégées, de mieux en maîtriser les enjeux et le fonctionnement.
Les travaux d’élaboration des premiers documents d’objectifs de sites marins désignés en 2008 et dont la validation est intervenue fin 2012, à l’image des sites du Plateau du Four et du Plateau de Rochebonne, ont notamment été menés par les comités des pêches. Au titre de la même dynamique, ces comités ont exprimé la volonté de poursuivre ces missions, et ont été désignés animateurs des documents d’objectifs validés.
Dans la continuité de ces expériences réussies, le comité national et les comités régionaux se sont vus reconnaître, par la loi de reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, la possibilité de devenir gestionnaires de réserves naturelles ayant une partie maritime.