La sécurité à bord des navires de pêche
La sécurité n’est pas un vain mot !
Le secteur de la pêche professionnelle connait chaque année de dramatiques évènements de mer, relayés par les médias, mais c’est souvent oublié que ces évènements de mer sont de moins en moins nombreux grâce aux efforts entrepris par la profession elle-même ainsi que les organisations professionnelles et l’institut maritime de prévention qui les accompagnent dans leurs démarches de prévention.
Selon les données statistiques fournies par l’institut maritime de prévention, à l’appui des déclarations d’accidents du travail effectuées auprès du régime de sécurité sociale des marins (ENIM), le nombre d’accidents du travail constatés sur une période de 18 ans (entre 1999 et 2017), en métropole, a diminué de plus de moitié. Ces graphiques ne recensent pas uniquement les évènements de mer mais tous les accidents du travail reconnus comme tels.
Conscients des risques de leur métier, notamment liés aux conditions météorologiques auxquelles ils peuvent être exposés ou aux conditions d’exploitation de leurs navires, les professionnels sont très attentifs à la sécurité de leurs équipages : l’évolution des pratiques de pêche, l’évolution technologique des navires et du matériel de sécurité, le renouvellement de la flotte de pêche participent à l’amélioration constante de la sécurité du navire et des équipages.
Le CNPMEM s’engage activement pour promouvoir la sécurité des marins pêcheurs !
Le CNPMEM s’est inverti dès 2001 dans le premier « plan de sécurité à la pêche » mise en œuvre par le Gouvernement, notamment en participant à la campagne de promotion du port du « vêtement à flottabilité intégrée » (VFI), qui permet en cas de chute à la mer au marin de flotter en attendant l’arrivée des secours. Comme pour la ceinture de sécurité, il a fallu accompagner le changement de comportement des professionnels en faisant du port du VFI un acte de prévention des risques liés à la chute à la mer, en adaptant les produits proposés par les équipementiers aux contraintes du travail des pêcheurs.
Les résultats sont là. Entre 2010 et 2018, sur les 32 marins récupérés sains et sauf après une chute à la mer, 15 d’entre eux portaient un VFI.
Dans le cadre de ce « plan sécurité pêche », le CNPMEM a également contribué et diffusé le VADEMECUM portant un rappel des consignes de sécurité essentielles à bord d’un navire, des réactions utiles en cas de situations difficiles à bord. Ce VADEMECUM a été diffusé à plus de 13 000 exemplaires auprès des professionnels en activité.
Le CNPMEM soutient les démarches de prévention !
Pour se préparer à une situation dangereuse, la formation à la sécurité reste le meilleur vecteur. Fort de ce constat et grâce au financement de la fondation Total autour d’un partenariat regroupant les centres de formation, l’OPCA et les organisations professionnelles, une action inédite en France a permis de former 4224 marins entre 2009 et 2013 à la sécurité visant à leur permettre d’acquérir les bons réflexes face à une situation dangereuse et d’adopter de nouveaux comportements de sécurité en situation de travail, notamment dans l’usage des équipements de protection individuelle et collective. Le bilan complet de cette initiative est présentée dans cette plaquette. Depuis, une formation à la sécurité est obligatoire pour tout marin pêcheur quel que soit le métier pratiqué, la taille de son navire ou encore l’éloignement à la côte.
Le CNPMEM a également participé au côté de l’Institut maritime de prévention et du BEA Mer à l’élaboration et à la diffusion d’une brochure dédiée à « prévenir les accidents au filage ». Suite à une série d’accidents ayant donné lieu à des enquêtes du BEA Mer, cette brochure vise à rappeler les bonnes pratiques professionnelles pour les pêcheurs pratiquant les métiers du filet.
Le CNPMEM participe à l’évolution de la réglementation relative à la sécurité des navires de pêche et des équipages.
En participant à la Commission centrale de sécurité et à d’autres instances consultatives, le CNPMEM suit avec attention l’évolution de la réglementation portant sur la sécurité des navires et la prévention des risques professionnels. Au sein de sa commission dédiée, ces évolutions sont régulièrement abordées et examinées par ses membres.
Ainsi, par exemple, le CNPMEM et les Comités régionaux/départementaux des pêches ont activement contribué à l’étude relative à la présence d’amiante à bord des navires de pêche de moins de 24 mètres, menée à l’initiative de la DAM, et à laquelle 75 navires de pêche répartis sur l’ensemble des façades littorales ont participé. Les résultats de cette étude ont permis d’adapter les nouvelles dispositions en matière de prévention des risques liés à l’amiante, présentées dans cet article.
Pour en savoir plus :
- Institut maritime de prévention et notamment sa campagne de prévention des risques de chute à la mer
- Bea Mer
- Service de santé des gens de mer et notamment le bilan de l’accidentologie maritime en 2016